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UTILISATION.......DRESSAGE.......ERREURS...... REUSSITES........

ET AUTRES DIGRESSIONS.....

 

Suite: Obéissance et Dressage

 

Le bon dressage est celui qui ne se voit pas. Le comportement du chien a l'air naturel, il ne semble pas réciter une leçon (plus ou moins bien assimilée). Il  va vérifier une bordure, reprend son vent, adapte sa quête en fonction du parcellaire et de la hauteur du couvert.......

Avant d'en arriver à ce résultat le dresseur, quand il débutait, a sans doute commis quelques erreurs, ce qui ne veut pas dire que celles-ci n'existeront plus. Des exemples me viennent à l'esprit.

URON et UROCK (Epagneul  Breton):

Avant de me lancer à dresser et présenter, j'avais lu des ouvrages traitant du sujet et je m'étais déplacé pour observer des Fields. La démarche était bonne. La nécessité du SEF (Sage Envol et Feu) ne m'avait pas échappé. J'avais classé leurs parents, en particulier le père était titulaire d'un CACT de Printemps à sa première présentation. Je me souviens qu'apprenant ce détail cité par le juge, un trialisant de Grande Quête Mr de Kersauzon (sans doute le père du navigateur) avait quitté sa place, dans la salle des résultats, pour venir me féliciter. Quant au Dr Hostin il m'avait dit " vous en tenez pour 20 ans" hypothèse plus que largement réalisée. J'avais donc une petite expérience  assez réussie, mais j'ai voulu trop bien faire et les deux Bretons, trop vissés, coulaient mal ou pas du tout, selon les jours. Ils ont obtenus nombre de fois l'Excellent, mais jamais le Graal

le CACT. Ils ont essuyé les plâtres.

 

ROCKY DE LA VALLEE DE CAMBIERE:

Passé chez deux dresseurs dont l'un l'avait présenté une saison sans aucun résultat. A l'époque ce dresseur faisait preuve de compétence, obtenant de nombreuses récompenses, Alors???? Interrogé le Juge Ch Combanaire m'avait dit " la seule chose que sait faire ce chien c'est d'aller pisser aux touffes d'herbe, il ne chasse pas". Nous étions bien loin de ses débuts très prometteurs de la chasse en montagne. N'ayant pas de Bourbonnais à présenter, j' ai voulu rendre service et en avoir le coeur net. Ainsi un fauve rugissant a débarqué à la SERNAM de Saintes, aucun employé ne se pressait de m'aider à monter la caisse dans le break. Depuis l'épisode Uron-Urock j'avais appris et la petite Bretonne Vertuz du Bleun-Brug avait taillé quelques croupières. Un jour elle avait dominé les deux Epagneuls du célèbre dresseur D.Covolo, pas facile à l'époque. Rappel: l'éleveur " Du Bleun Brug" Fernand Le Faou, pratiquait la consanguinité, mais en ignorait peut-être même le terme. Ainsi Vertuz était deux fois la petite fille du grand Poull-Tro de Kéranlouan. J'avais reçu ma première leçon de  génétique, " dans un pédigrée il faut toujours avoir plusieurs fois un grand champion" m'avait dit le vieil éleveur (c'était sa dernière portée). Par la suite Vertuz fut accouplée à Tintin de Kéranlouan, fils de Poull-Tro. Difficile de savoir si c'était une consanguinité renforcée car Tintin, selon les rumeurs,avait un Setter Anglais pour père. En tous les cas la réussite fut exemplaire. Je l'ai faite saillir par son grand-père également mais elle est restée vide. Autant dire que depuis des dizaines d'années je n' ai pas d'à priori sur la consanguinité.

Je reviens à Rocky, il n'aimait plus la chasse, sa relation avec les humains était conflictuelle. Je ne détaille pas le travail effectué. Je me souviens de l'oiseau roux (râle de genêt), pattes pendantes, se dégageant des grandes herbes de la prairie bordant la Charente.  Que ce matin de mai fut beau, Rocky chassait!!! De carne il devint Champion de Travail. J'ai voulu ensuite le présenter en Gibier tiré mais il n’admettait pas d'attendre l'ordre de  rapporter. Inutile de contrarier ce grand chien et je me pose toujours des questions au sujet du règlement des Fields sur Gibier tiré.

La mise au point d'un chien implique toujours la compréhension de celui-ci, c'est un être vivant et pas une voiture dont on met le contact. Il y a quand même des généralités applicables à la grande majorité des cas. J'ai déjà traité du sujet.

                                                     

LE CHANGEMENT DE MAIN:

Dans son excellent livre " Chiens de Chasse, Chiens de Fields" René Musso narre comment sa première Setter Anglais n'arrêtait pas mais adorait rapporter chez son naisseur. Chez lui ce fut exactement l'inverse et aussitôt le changement de main. Pas toujours facile de comprendre.

En Allemagne  Louxor rapportait à la perfection. j'ai vu des photos de rapport à l'eau par ex, les diplômes et la parole de Manfred (largement suffisante). Avec moi il ne s'est plus intéressé à la question et  je n'ai pas insisté. Au début le changement de langue a pu jouer, mais ensuite? Cependant il a fait spontanément les 2 ou 3 rapports à l’eau dont j'ai pu avoir besoin, c'est tout. Sur terre je l'ai simplement habitué à revenir à mes pieds et repartir où était tombé le gibier, ce qui me permettait de visualiser l'endroit. Je n'ai jamais rien perdu, il achevait les blessés sans abîmer. J'ai mis avec succès plusieurs chiens au rapport forcé mais, dans le cas de Louxor, je n' en ai pas eu envie. Je n'aime pas toucher aux grandes personnalités, simplement composer avec.

Le changement d'attitude au changement de main  est  quelquefois difficile à expliquer, mais pas toujours. Bien mise et classée au printemps, j'avais cédé Vieille Canaille. Un an sans nouvelles, puis le propriétaire appelle, la chienne obéissait difficilement. A la question du pas bouger à distance au sifflet, il me répond qu'elle ne le fait plus. Il revient me voir et, en ma compagnie, lance la chienne sur le terrain. Je constate qu'elle n'en  fait qu'à sa tête, n'a plus de méthode. Au bout de ce qui ressemble à quelques lacets, je siffle l'ordre " pas bouger" = obéissance immédiate alors qu'elle est au moins à 100 mètres et ne m'a pas vu depuis 12 mois. Son propriétaire se comportait avec elle comme avec la voiture prise au garage, c'est tout. Au bout d'un an le dressage a ressurgi immédiatement. Avec  quelques efforts pour s'occuper de Canaille, tout est rentré dans l'ordre.

Un chien peut avoir du mal à changer de conducteur, mais si c'est positif pour lui, pas de problème. Une forêt de 600  hectares et de  grandes clairières cultivées, des faisans naturels, des bécasses avec un bois où on ne les tire pas (pour en retrouver régulièrement);chez Jean Pierre Gahuzès c'est un peu le paradis. Les conditions sont réunies pour le plaisir des chiens, très heureux d'y retourner.

 

LA PEUR DU COUP DE FEU:

Elle ne devrait jamais arriver. Elle a toujours pour origine une maladresse de l'homme, pour ne pas dire l'incompétence.

Un jour un voisin m'explique que sa chienne rechigne à le  suivre dans les champs. Le matin de l'ouverture tout s'est bien passé durant une heure. Ensuite elle voulait rejoindre la voiture. Je lui demande si elle a été sortie avant la chasse. En fait elle a été promenée, sans rencontrer de gibier. Au premier perdreau tiré, pas de réaction négative mais au troisième oui. Elle n' a pas été passionnée et ne peut donc pas apprécier le coup de feu.

Autre exemple: un ami me dit " j'ai bien peur que ma jeune chienne manque de nez, elle ne trouve pas le gibier lâché sur le terrain".  J'assiste donc à une séance d'entraînement et, très rapidement,  mon opinion est faite, l'élève évite le gibier de façon presque imperceptible car elle a compris que le coup de feu allait suivre. D'ailleurs elle ne se tape jamais, prouvant qu'elle localise parfaitement le gibier et passe en dessous puis au-dessus. On n’a pas pris la peine de lui inculper la passion.

Généralement la peur du coup de feu se guérit, il faut du temps et du doigté. Des séquelles sont possibles, comme une nervosité à l'arrêt ou la dent dure (le chien se venge). Il vaut beaucoup mieux prévenir. Avant tout le jeune chien doit découvrir le plaisir de la recherche. Il se met à arrêter les oiseaux et courir derrière (très important). Quand l'habitude est prise on peut se permettre de tirer:

si le gibier a été arrêté ou coulé.

si le chien part derrière

si le terrain est dégagé permettant de voir voler et tomber l'oiseau.

LE COLLIER ELECTRIQUE:

Je reste frappé par le nombre de chiens portant un collier électrique en action de chasse. Les sujets que j'utilise ne cirent pourtant pas les bottes, jamais je ne leur en met. De plus je les laisse s'exprimer comme en Fields. Je possède un collier, quelque part au fond d'un tiroir. Sa dernière utilisation date d'une vingtaine d'années, le récipiendaire si j'ose dire fut Sab mon beau Pointer Champion de Travail. Il avait l'habitude de poursuivre les chevreuils et mettait beaucoup de temps à revenir. En prévision de la reprise d'entrainement je lui ai fait porter le collier pendant plusieurs jours. En effet un chien est parfaitement capable de relation: si j'ai cet engin je prends une décharge quand je pars à la poursuite d'un chevreuil, en l' absence, libre à moi de courir au cul.

C'est ainsi qu'arrivant entraîner  j'aperçois, dépassant le trèfle d'une prairie, la tête d'un chevreuil couché. Je prends le vent et je lâche Sab. Au départ de l'animal j'actionne progressivement le collier. Dès que la douleur est significative Sab s'arrête et, tête haute, regarde l'animal partir. Je n'ai rien dit au chien. Ainsi il a pu faire seul la déduction que courir derrière un chevreuil devenait rapidement désagréable. Pour lui  j'étais étranger à l'affaire. L'indispensable lien de confiance entre Sab et moi n'était pas rompu. Le collier a été actionné progressivement, un choc trop désagréable peut avoir des répercussions sur le futur comportement du chien.

Deux semaines  plus tard, le vent ayant d' ailleurs changé de sens (moins de risque de se souvenir), je lâche Sab dans la prairie chargée  de quelques perdreaux. Le travail est impeccable, la confiance en moi est totale et il se livre parfaitement.

Sab avait une énorme passion. Jeune, et se rendant compte que la sortie se terminait,  il pouvait partir battre la plaine pendant 20 mn avant d'accepter le retour à la voiture. Il est pourtant devenu souple et très  proche de son maître.

Mis à part les coureurs invétérés derrière le poil, on peut parfaitement se passer de collier électrique. Les habitudes s'acquièrent par la répétition, si le chien sait ce qu'on lui demande. Pour cela il est nécessaire de lui consacrer du temps  et c'est bien la moindre des choses. Une complicité de 10-12 ans, émaillée de beaux souvenirs, je ne connais pas de somnifère plus agréable. Les images tournent dans ma tête: Brio cale une compagnie de rouges au pied d'un murger. Louxor à l'arrêt attend que je retourne chercher des cartouches. Nestor à 14 mois domine un grand Setter Anglais (présenté comme tel en tous cas) et mène 3/0 pendant que la mine du maître de l'anglais s'allonge au rythme des patrons de son élève. Dans ces conditions comment ne pas s'endormir devant le souvenir de la plénitude de la complicité. Et toujours, comme une obsession: un Braque du Bourbonnais ne se dresse pas, il s'éduque!!! et en retour, il rendra des satisfactions au centuple.

 

LE CHIEN ARRETE PEU (ou pas) ET BOURRE:

Je n'hésite pas d'en parler à nouveau. Quand il n’est pas réglé ce problème peut tourner au cauchemar. J'ai l'impression qu' on le rencontre de plus en plus souvent. Il me semble pouvoir formuler au moins deux hypothèses, probablement associées quant au résultat.

- l'absence de gibier naturel et son corollaire : l'utilisation de gibier d'élevage.

- la présence régulière dans les pédigrées de sujets classés en Fields (Champions, Trialers).

Je ne vais pas brûler ce que j'ai adoré, et mes Champions de Travail ont toujours été (leur carrière terminée) mes meilleurs chiens de chasse (Louxor dont j'ai hérité à 4 ans est à part). Seulement la majorité des chasseurs ne se penche pas sur les livres de dressage et participe encore moins aux Fields. La tonicité sur le terrain, l'avidité pour aller au gibier, ont probablement été développées par la sélection pour les concours. En plus si le débourrage se fait avec du gibier se laissant voir ou qui n'apprend pas la distance au chien, il y a problème. Il peut être nécessaire de ne tirer que le gibier bloqué. On laisse partir la bécasse pour aller à sa recherche, ce qui permet aussi d'aiguiser la passion. Préparer une carrière de 10 saisons vaut bien de manquer quelques prises.

Il est primordial de faire un débourrage de qualité. Le meilleur gibier d'élevage est bien le perdreau gris. Acclimaté au terrain, on peut travailler à peu près correctement. Surtout il faut utiliser les quelques possibilités offertes par le naturel à certaines périodes de l'année. L'entraînement va du 1er juillet au 14 avril sous réserve de l'accord  du propriétaire du terrain ou du détenteur du droit de chasse. Le débourrage est tellement important qu'on ne doit pas le manquer. J'ai déjà largement expliqué le processus. Au fil des années j'ai avancé de plusieurs mois les sorties sur le terrain et les rencontres avec le gibier. Il vaut mieux apprendre le piano à 5 ans qu'à 30 ans. En fonction de l'âge le gibier sera approprié: cailles puis perdreaux, mais jamais entravé, jamais en boite. Les leçons sont toujours très courtes (5 mn par ex pour un débutant). L'attention d'un petit junior ne peut être maintenue. Quand je commence à tirer, pour un jeune de 8 mois par ex, la séance est de 15 mn ou un peu plus. Quand on arrête il se sent frustré et repartira avec encore plus d'enthousiasme la fois suivante

 MALADE EN VOITURE:

Je n'arrive pas à me souvenir quand cela est arrivé chez moi la dernière fois. Les chiots doivent être familiarisés avec le véhicule. Ils voient leur mère sauter dedans avec un grand plaisir. Ils sont avec elle pour leur déplacement vaccin-puce. Celui-ci est d' ailleurs un indicateur du caractère: sur la table du véto un sera mal à l'aise et l'autre voudra au contraire faire la bise à la jolie aide vétérinaire (il a plus de chance d'y arriver que son vieux propriétaire) ou chopper le stéthoscope (souvenir de Nestor). Ensuite des transports courts qui se terminent par une promenade et bientôt par la rencontre du gibier, les chiots apprécient rapidement. Il faut une caisse qui sera " leur maison" et pas de transport en vrac. Le tour est joué. Le matin d'un déplacement pas de repas, ou juste une poignée de croquettes, c'est préférable.

 

ALLER A LA RONCE:

De but en blanc le chien ne va pas chasser dans les ronces avec délices. Là encore il faut faire jouer le principe d'association en augmentant  graduellement la difficulté. Tout seul il ne va pas aller explorer un énorme roncier sans avoir en tête l'éventualité d'une rencontre. Les bécasses étant plutôt rares, il faut utiliser des faisans. On commence à en poser un la tête sous l'aile au début d'un couloir dans les bruyères par ex. Quand il se réveille il enfile le passage et le chien, prenant connaissance, fera de même. Ensuite on passera à un couloir dans des épineux, puis un roncier. Le résultat étant acquis reste à espérer le mettre en présence de bécasses. Il n'est pas bon de faire chasser le jeune avec un adulte, c'est ce dernier qui trouvera. Le débutant risque de jalouser, ou de devenir un suiveur; il ne progressera pas. Pour gagner en efficacité mieux vaut trouver un ou des oiseaux avec l'ancien, ne pas tirer, et revenir chercher les remises avec le jeune. Chez Jean Pierre Gahuzès un bois est destiné à la mise en présence, les bécasses n'y sont pas tirées et séjournent régulièrement. La passion du chien pour l'oiseau n' est pas liée au nombre de bécasses tuées mais, bien plus, au nombre de trouvées et arrêtées. Donc inutile de se lamenter sur les oiseaux manqués; au contraire ils augmentent la possibilité de rencontres.

Le Bourbonnais est un excellent bécassier. Je m'inquiète cependant de constater de plus en plus de sujets au poil ras. Ce n'est pas typique. Le standard cite ras (ce n'est pas la seule erreur) puis court (ce qui est correct). Bien entendu il doit être court et épais, plus long sur le dos. En 1924 Rigondet précise " sans aucune finesse". Peut-on imaginer que la sélection naturelle, dans une région aux énormes haies d'épines, ait crée un poil ras? C'est non bien entendu.  Certes toutes les races à poil ras comptent d'excellents bécassiers dans leurs  rangs. Mais celles citées en tête des races bécassières: Setter Anglais, Epagneul Breton, Griffon Khortals ont une protection. Le poil n'a pas besoin d'être long, la densité d'un poil court suffit. Le Bourbonnais n'est pas à poil ras mais court, ce qui n'est pas la même  chose; pas plus qu'il ne doit être sans aucune tache, sans ergots, ou anoure. De temps en temps on eut en trouver un avec le poil trop long et épais. C'est une résurgence portée probablement par un caractère récessif. Notre enquête sur la connaissance de la race doit nous permettre d'éviter la fixation. Dans le même ordre d'idée on peut aussi trouver une résurgence de la Dysplasie alors que parents et grands-parents sont A. Dans ce cas un peu de patience, attendons 5 générations de A.

Je reviens à la ronce. Le Bourbonnais y passe facilement car il chasse la bécasse d'enthousiasme. Ce qu'il faudrait c'est une participation aux Fields du circuit avec nos meilleurs éléments.

 

PATRONNER:

Certains Bourbonnais patronnent naturellement. Pour ceux-là il ne faut pas en abuser dans leur jeunesse. Les autres, dominants ou pas, sont vexés de se faire prendre le point. Ils peuvent: passer devant leur collègue et faire voler ou venir arrêter à côté au risque d'obtenir le même résultat, ou ignorer en connaissance de cause et continuer la quête de leur côté. Un apprentissage s'impose.

Les chiens que j'ai dressés et présentés ont tous appris les différentes étapes du " pas bouger", atout indispensable, selon moi. Ils sont supposés bloquer en toutes circonstances au sifflet: tu-u-u-u-ut,  c'est à dire coup long bloqué net. Derrière une têtière ou un buisson, je mets un chien de confiance

À l'arrêt d'un oiseau en boite. Je sais qu'il attendra. Je lance le jeune. Quand il arrive à la têtière j'ai déjà pressé le pas pour être proche de l'action. Au moment où l' lève aperçoit son collègue, je démarre le coup long intimant l'ordre de ralentir puis de bloquer. Comme je suis proche il ne risque pas trop de désobéir. Je lui mets la main sur le dos et je déclenche la boite. Si problème, il faudra en plus, utiliser une longe de 20 mètres et poser le pied dessus. Apprendre à patronner ne presse pas, la première année passée, avec la maturité, le résultat est souvent là. J'insiste sur la nécessité de l'apprentissage du " pas bouger". Le chien a entendu l'ordre, quand il sait avoir désobéi, il comprend que le ton monte et l'accepte. La seule utilisation de la longe peut entraîner un malentendu et la situation sera pire. Par la suite il faudra lui faire voir des chiens inconnus présentés par un copain.

Tout comme un chien qui  ne veut pas entendre le coup de feu est capable d'éviter le gibier, mine de rien; de la même façon celui qui ne veut pas patronner fait semblant de ne pas avoir vu son collègue à l'arrêt. Le cas est difficile, il faut saisir l'instant du coup d'œil, car il existe, et siffler fort à la seconde, ensuite c'est trop tard, le regard est tourné. Dans ce cas il vaut mieux être deux. Le propriétaire du chien à l'arrêt est déjà à côté quand le jeune est lâché, il a le sifflet du conducteur de l'élève. Placé devant, c'est lui qui aperçoit le coup d'œil et intervient. On obtient au moins le respect de l'arrêt à défaut d'un patron bien bandé et instantané. Le problème ne se pose plus trop de nos jours. Faut-il y voir la conséquence de l'introduction de sang anglais?

 

                                                                                              Jean Paul BUOT.

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