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OBEISSANCE ET DRESSAGE

 

Lequel d'entre nous n'a pas vu le spectacle désolant du chien qui n'en fait qu'à sa tête, livré à ses instincts. Adieu la belle bécasse, non tirée, parce que ce brigand de Médor a bourré bien avant que le maitre soit placé. Lequel d'entre nous n'a pas subi le voisinage horripilant d'un chasseur hurlant et sifflant en permanence à l'encontre de son chien. La journée, annoncée si prometteuse, vire au cauchemar.

Sauf accident, on peut compter une dizaine d'années sur la collaboration de son chien. Cela paraît court quand il disparaît, mais très long quand il faut supporter un élève indiscipliné, même pourvu d'excellentes qualités naturelles. Sacrifier du temps (mais est- ce vraiment un sacrifice?) pour qu'il donne satisfaction sur le terrain, s'avère plutôt un excellent investissement sur le plan des satisfactions obtenues ultérieurement.

 

LE CHIOT, SA  SOCIABILISATION :

Junior arrive à la maison vers 8 semaines. Chez son naisseur la fratrie courrait jusqu'au bout du champ de détente. Au sifflet tu-tu-tu-tu-tu-tut.... tout ce joli monde revenait « à fond les manettes » pour recevoir forces caresses, félicitations et friandises. C'est un début. A toi de jouer pour que la même complicité s'établisse.

 

Par la promenade :

Junior va prendre de l'indépendance et refuser éventuellement de rentrer. Il  faut le sortir plusieurs fois par jour. Il y a des tas de choses à découvrir : le champ du voisin, les moineaux dans les buissons, les tourterelles, les grandes herbes dans lesquelles il fait si bon se faufiler, le tracteur sur la route etc.....Au bout d'un grand moment tu siffles le rappel : Junior ne revient pas. Tu t'éloignes et éventuellement tu te caches derrière un arbre ou au sol. Quand il regarde dans ta direction, sans t'apercevoir, tu siffles et il revient, soulagé. Donc voix joyeuse, caresses, récompenses.

C'est l'occasion d'apprendre à apprécier la voiture. Junior hurle dans la caisse, mais au bout d'une minute il est dans les champs. Rapidement l'association voiture = plaisir de la promenade se fait. Il aime la voiture. Sachant qu'il sort plusieurs fois par jour, il rentrera au chenil bien plus facilement que si la sortie est unique et courte. En cas de difficulté, décaler l'heure du repas et le sortir une heure après l'horaire habituel : une promenade fatigante, quelques croquettes lancées dans sa cour du chenil et Junior rentre facilement car l'estomac est creux. Rentrer au chenil devient une satisfaction = idem le principe de la voiture = idem LE PRINCIPE DU DRESSAGE (associer la contrainte à un plaisir).

Attention ces promenades ne sont pas des leçons de dressage. C'est la découverte du monde, ses embûches et ses centres d'intérêt. Multiplie les situations nouvelles, progressivement. S'il a peur il faut rire de lui, être joyeux et surtout ne pas s'apitoyer (cela renforcerait sa peur). Hier le jeune Rocky (3 mois), emporté par son élan, a roulé quelques mètres dans une pente. J'ai ri et je l'ai félicité. Aujourd'hui il y est retourné avec assurance, a fait l'aller et retour plusieurs fois, pour son plaisir. Quand une explosion se fait entendre  depuis la carrière voisine, les chiots constatent que cela me rend heureux, ce bruit fait rapidement partie de leur vie, ils n'y portent plus aucune attention.

Par la gamelle :

Elle est le moyen de leur faire apprécier la détonation. Il suffit de tirer au pistolet 6 mm quand tu quittes la maison, la gamelle à la main. Cette détonation qui aurait pu paraître inquiétante devient, au contraire, source de satisfaction. Par la suite on peut tirer plus prêt changer de calibre, etc...la préparation au coup de fusil est faite.

 

Par les contacts :

Si Junior ne doit connaître qu'un seul type de sifflet, par contre il doit s'habituer au contact de multiples personnes. Chez son éleveur il y avait d'ailleurs une radio dans la nurserie, il connait la musique et les voix humaines. Les visiteurs vont le caresser et les enfants jouer avec lui. Il est prudent d'éduquer un peu ces derniers : ne pas le soulever c'est mieux. Rien à voir avec le chiot laissé seul dans le «grand » terrain jouxtant la maison et qui, rapidement deviendra têtu, méfiant, voire peureux

Par le gibier :

J'ai parlé des merles et autres tourterelles, des vaches etc...Dès 4 mois je n'hésite à mettre Junior en  présence de gibier. Celui-ci est parfaitement volant, ce qui implique d'en perdre  beaucoup. C'est un bien petit sacrifice au regard des 10 années de satisfactions qui vont venir. A ce stade la Caille des Blés est parfaite. Elle s'envole spontanément si on s'approche trop prés. Si le vol est court et que le chiot y fonce, elle repart et met les gaz. Le deuxième vol est bien trop grand pour un Junior de 4 mois. Ceci se rapproche du naturel, Junior apprend  l'existence du gibier, la distance et la recherche.

Il faut frapper l'imagination du jeune par un effet répétitif. Dans le chaume de blé adéquat (hauteur, présence d'adventices) je mets 5 marquants par ex (pour visualiser) et pose une caille à proximité  de chacun. En passant à côté 3 vont probablement voler et attirer l'attention. Une pose à quelques dizaines de mètres donne une occasion supplémentaire. Si les adventices sont à graines, la prochaine leçon verra la découverte de cailles supplémentaires à celles lâchées ce jour. J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le mal que je pense du gibier entravé ou en boite, surtout dans des mains inexpertes. Maintenant, à cause de la réglementation, il faut remplacer la caille par le perdreau gris. C'est plus cher et moins bien. Il n'est pas interdit de posséder des cailles, ni d'en trouver des vraies ( pas de restaurant). Quant à leur utilisation à chacun de prendre ses responsabilités !! Je doute que le métissage de la caille vienne de France, regardons plus au Sud !! Avant que le chiot fasse la liaison, odeur de l'homme = gibier on arrête d'aller poser et on lance. Avec des cailles et des terrains c'est possible (toujours se mettre vent dans le dos). Avec des perdreaux c'est plus compliqué : perdreau la tête sous l'aile,  dans la main gauche, on tourne le bras, vitre ouverte, et on projette vers le sol. Il y a une limite. Même les jeunes sujets finissent par faire la relation avec l'odeur du véhicule. A 5 mois une certaine Jaspbénigousse remontait l'odeur de l'utilitaire. Il faut lâcher ou acclimater des perdreaux.

Un mot sur la canne à pêche. Pour moi elle n'apprend pratiquement rien  au chiot. Elle fait plaisir au naisseur et à l'acheteur. Sa sur-utilisation est absolument néfaste. Jamais je ne l'emploie et dès 4,5 mois je peux montrer un chiot qui quête, évente et bloque du gibier en liberté sur le terrain. J'ai même des  cas plus jeunes : à 2 mois 12 jours, la prodigieuse Joy prend connaissance d'un couple de faisans (non posés) et mène la trace sur 100 mètres , jusqu'à l'envol. Epuisée, je la prends dans mes bras pour le retour. A 4 mois Ops des Landes Corréziennes marque la place chaude des cailles sauvages, au nez cherche le défilé, et avec autorité va bloquer la viande.

Partout en France on peut trouver de la caille sauvage, si on lui installe son biotope. Quelques très rares Sociétés de Chasse font le nécessaire. Ailleurs = rien. C'est pourtant si facile et peu cher au regard de sommes conséquentes dépensées par ailleurs.

A partir d'environ 5 mois, Junior est grand, plus de cailles (sauf la sauvage, bien entendu). Je n'ai jamais remarqué que chasser la caille habitue le chien à baisser la tête. Certains le prétendent, je me demande s'ils ont vraiment beaucoup pratiqué. Par contre elle est un redoutable indice sur la puissance de nez. Manfred (premier propriétaire de Louxor) en vacances en France. Nous avions sorti le chien par temps humide, herbes mouillées, or il trouvait des oiseaux. Vu les conditions il aurait parfaitement pu ne pas en arrêter. Par la suite sa puissance de nez (et bien d'autres qualités) m'ont comblé de satisfactions. Surtout il sera un reproducteur d'exception par la transmission des dites qualités.

Ainsi l'élève de 5 mois a oublié son chenil d'origine. Il connait par cœur son nouveau lieu de vie, a ses habitudes. Il a déjà exploré le monde dont tu es le centre. Il a assimilé l'homme sans problème. Il est bien dans sa peau. Maintenant on passe aux choses sérieuses.

 

MARCHER EN LAISSE :

C'est indispensable dans bien des circonstances et avant 5 mois. C'est pourquoi vers 3 mois tu peux  habituer ton chiot à porter un collier (3-4 jours), petite précaution. Puis tu mets la laisse en donnant du mou. Il mord dedans et tire plus ou moins, en arrière généralement. Tu suis en guidant un peu. Le jeu lui plait et tu recommence 3 jours par ex. Le quatrième jour Madame (ou une personne bien connue) est devant à 10 mètres (gamelle en main par ex). Junior tire sur la laisse et avance. En 2 ou 3 fois c'est gagné. En activité professionnelle (donc très pris), il m'est arrivé d'apprendre la laisse à des jeunes ayant déjà 5 mois en les laissant tirer en avant à la vue d'un perdreau désailé.

Par la suite j'apprends à suivre à mon  côté. Il suffit d'utiliser un sentier étroit, donner des tractions à la laisse en disant au pied. Par préférence j'ai la laisse main gauche. La droite tient une branchette feuillue avec un mouvement d'essuie-glace juste devant ma cuisse gauche. Après c'est juste  une question de nombres d'exercices.

 

ALLEZ :

Le mot est déjà connu. Utilisé en enlevant la laisse, en sortant du chenil, en entrant dans un champ etc...prononcer le mot une fois suffit. Il est synonyme de liberté, de plaisir. Le galvauder enlèverait l'effet magique. Celui-ci agira dans les grandes circonstances : le parcours de Field par ex. On dit donc « allez » pour marquer la fin d'un exercice : assis ou pas bouger ou down.

A propos des ordres ci-dessus je signale que je les utilise (un des 3 ) pour le dressage chasse ou Fields. JE NE DRESSE PAS AVANT D'AVOIR TUES  DES OISEAUX au jeune sujet. Il me paraît nécessaire que la passion soit montée au maximum et cela nécessite une saison de chasse, des terrains et des gibiers différents. Il y a eu quelques exceptions : Pepitbouchauds née en mai, a été débourrée en décembre, a chassé en janvier devenu Trialer en Octobre.

Le jeune a acquis  la passion, on sait ce qu'il vaut. Il est prêt à accepter un dressage basé sur l'effet de répétition. Je me souviens d'un certain Sab  (pointer) pas pressé de rentrer et battant la plaine pendant 20mn (montre en main, c'est hyper long) quand il voyait que nous prenions la direction du véhicule. Assis près de la caisse, j'attendais. Fatigué il finissait par venir au gruyère et aux caresses.

Il avait été jugé indressable par un ami chasseur mais pas trialisants. Il a été Champion et terminé sa carrière chez un chasseur d'un âge certain  (+ 85 ans) qui l'a fort apprécié.

 

NON :

Le mot est impératif, difficile de s'en passer, dans la vie de tous les jours et en  chasse pratique.

Bien assimilée cette habitude se révèlera d'une grande importance pour l'apprentissage de la sagesse à l'envol par ex. Les exercices possibles ne manquent pas et il faut  en graduer la difficulté.

Non pour sentir le trou de mulot.

Non car la friandise  ne doit être prise qu'à l'ordre allez

Non devant la gamelle (mais on a commencé par bien plus simple).etc...

Un ordre donné doit être exécuté jusqu'à la fin de l'ordre (allez par ex).

On peut prendre l'habitude de doubler le Non par Chut. Cela peut-être utile quand on monte au point, le chien pas trop loin. On assure le coup et peu probable que le juge entende. Le chien sait l'obligation de ne pas bouger quand ce mot est prononcé. On peut faire la même chose avec le mot  perdreau à l'envol. Dans le même ordre d'esprit un cavaleur de chevreuils serait guéri par le mot chèvre quand il a séjourné en enclos avec une!!!C'est peut-être une légende ? Idem pour ce qui se disait de la cohabitation chien-chat, par rapport à la poursuite du lièvre. En tous les cas j'ai clairement entendu un défunt grand dresseur dire « chat » quand un lièvre déboulait sur le parcours de son chien qui, effectivement ne le poursuivait pas.

                                                                                               

LE RAPPEL :

Un rappel parfait c'est l'essentiel du dressage d'un bon chien de chasse. Sois conscient qu'il faut du temps. En effet tu désires que Junior conserve sa joie de vivre et sa prise d'initiative démontrant son plein épanouissement. Un chien qui reste à 20 mètres c'est facile et rapide à obtenir. Tu ne comptes   pas sur moi pour en parler.

Bien évidemment Junior revient parfaitement du bout de l'enclos quand tu l'appelles pour le repas. Dans les champs la situation risque de se compliquer, il y a l'espace enivrant, le gibier, les alouettes. C'est pourquoi un champ clôturé rend de grands services. Le rappel n'est pas une question de distance du chien. Il peut être à 200 mètres et rester dans la main. Un autre chien à 10 mètres sera déconnecté. Si Junior explore l'espace avec avidité, ce sera un trouveur, un passionné. Ces qualités mises au service de son maître en feront un grand auxiliaire. Quand Junior est lâché il faut l'aider à battre le terrain et non pas monter droit devant : des coups brefs de sifflet et surtout marcher en crabe. Le chien est à 100 mètres à gauche, tu vas clairement à droite en sifflant etc...Comme toi tu sais où sont les perdreaux, il comprendra bien vite qu'il doit te  faire confiance.

Il y a le cas où l'élève se laisse griser par la découverte et n'obéit  plus. Il ne faut pas le suivre et siffler comme un chef de gare. Il reviendra. Au retour, pas de grande démonstration.  Surtout pas une correction. Plonger au sol quand on le voit rentrer et attendre pour siffler. Il commence à s'inquiéter, c'est bon. A force de répétition il reviendra plus facilement. Bien se rappeler que cela ne se fait pas en un jour.

J'utilise rarement la longe de 20 mètres. Si le chien prend l'habitude de virer à cette distance, c'est bien trop court, même pour de la chasse pratique. Le chien doit toujours avoir l'impression que c'est lui le décideur, alors qu'en réalité tu l'as amené au comportement que tu désires.

Ainsi Sab a commencé à devenir plus raisonnable, la multiplication de moments de vie en commun  a assoupli son caractère, il a pris un peu d'âge. Quelques stations immobiles en plaine après l'ordre « pas bouger » ont été bien utiles. Pas  brusqué, il est resté un battant, souvent classé

Plus un chien est difficile, plus il faut avoir de contacts avec lui. Le fameux Rocky de La Vallée de Cambière (Premier BB Champion Travail), avait été abandonné par deux dresseurs. Chez moi, chaque soir, il vivait à la maison. Nous partagions le canapé devant la télé, sa tête sur ma cuisse gauche. Au bout d'un mois  il travaillait pour me faire plaisir.

Bien entendu tous les chiens sont différents et donc pas de méthode standard de dressage. Pour certains il faut trouver « le détail » et les progrès sont fulgurants.

 

LES AUTRES PROBLEMES.

Junior  arrête et bourre le gibier :

On rencontre déjà moins souvent ce défaut quand le chien a été débourré sur du gibier parfaitement volant, jamais entravé, jamais en boite. Il sait qu'il ne l'attrape pas. En chasse pratique certains sujets ne bourrent que lorsque le maître est en position de tir. Cela peut s'accepter. Rares sont les chiens qui ne deviennent pas fermes quand ils ont bourré un certain nombre de bécasses ET QU'ELLES N'ONT PAS  ETE TIREES. Il faut en avoir la volonté. On peut obtenir celle-ci en pensant au calvaire d'une dizaine d'années qui nous attend si ce problème n'est pas réglé. Je te conseille d'attendre une saison complète de chasse. Cependant il y a des cas où il faut dresser.

Tu peux être tenté d'amener Junior, tenu en laisse, face à un gibier entravé ou en boite. A PROSCRIRE TOTALEMENT. Il veut avancer, tu l'empêches, il ne comprend pas, va se déstabiliser etc... Il y a deux solutions, le confier à un dresseur ou faire toi-même si tu as le temps et si tu es intéressé. Si c'est ton premier chien, si par désintérêt pour le dressage tu n'as jamais ouvert un livre spécialisé, il faut adopte la première solution. Autrement il y a fort à parier que Junior va payer tes erreurs, le résultat final peut virer à la catastrophe. Je ne parle même pas du collier électrique totalement inenvisageable.

Cependant si ton chien va au dressage il faudra apprendre à le conduire ensuite. Tu auras donc un apprentissage. Surtout ne pas t'imaginer que tu n'auras rien à  faire. Un dresseur te dira que chaque été il revoit des chiens déjà dressés mais dont le maître n'a pas été capable de seulement conserver le dressage.

Mais tu es décidé et tu vas régler le problème toi-même.

AFIN DE RENFORCER LA FERMETE D'ARRET : APPRENDRE LE « PAS BOUGER ».

Avant de commencer les leçons, un postulat incontournable : Junior a déjà chassé une saison. Il a déjà acquis la passion de la chasse et le plaisir de la recherche. C'est toi qui lui a fait découvrir (tu es un dieu pour lui), il acceptera de se plier à ce que tu lui apprends.

Je pratique cette méthode depuis près de 60 ans. Je ne dis pas que c'est la meilleure. Elle est progressive, non traumatisante, et efficace. Des dizaines de Trialers et Champions (qui ne sont jamais passés chez un dresseur) en fournissent la preuve. Comme elle est progressive il faut y consacrer beaucoup de petites leçons.

Le but est d'obtenir l'application stricte de l'ordre « pas bouger », aussi loin que porte le sifflet et en toutes circonstances. Le processus pour y arriver est comparable à la montée d'un escalier : marche par marche. Il est absolument impensable de les monter deux par deux. Dans ce cas tu peux être sûr que le travail n'ayant pas été bien fait, le résultat sera décevant.

 

LES CONDITIONS DE LA REUSSITE:

La volonté d'y parvenir

Éprouver le plaisir d'être avec son chien

Capacité d'être patient

Ménager le temps nécessaire

Ne pas se fixer de date pour terminer.

 

PREMIERE MARCHE: «  PAS BOUGER EN LAISSE »

Tu commences dans le jardin, puis dans des lieux diversifiés. Tu dis « pas bouger » une seconde avant de t'arrêter, la laisse tenue assez courte et tendue, Junior à ton niveau. Tu  attends un peu « allez » et tu repars. Il y a l'ordre et la fin de l'ordre. Il est impératif de donner le signal de fin. Quand il a compris, tu commences à t'éloigner un peu,

1 m, 2 m en reculant face à lui. Il bouge, tu le soulèves pour le remettre en place.

 

DEUXIEME MARCHE: « PAS BOUGER EN GRANDE LAISSE »

Quand le premier exercice est acquis, le second ne pose pas de problème. Tu commandes quand l'élève est à 3m, une tension au même moment sur le collier. Il est immobile, tu le dépasses un peu, il ne doit pas bouger.

 

TROISIEME MARCHE: LE SIFFLET

Tu peux commencer à l'utiliser dès la première marche. J'ai un sifflet sans roulette : tu-u-u-u-u-ut, c'est à dire un son long et je coupe brutalement en serrant les lèvres. Le son long lui laisse le temps d'enregistrer l'ordre quand il est à grande allure. Le son final claque et me permet d'arrêter des remontées enthousiastes. Avant il y a beaucoup d'exercices. Au début je siffle et je dis « pas bouger » aussitôt, pour que le  chien fasse l'association. Ensuite il s'arrête dès le sifflet.

                             

LES AUTRES MARCHES:

Je ne vais pas toutes les détailler. Le principe est d'augmenter progressivement la difficulté. Quand Junior est arrêté tu laisses tomber une balle de tennis de ta poche. Ensuite ce sera un pigeon, puis un perdreau...idem quand il quêtera sans laisse. Il va s'immobiliser au bruit d'ailes.

Tu passes de la grande laisse, au terrain clos, puis la plaine.

Tu passes à l'exercice suivant quand le précèdent est parfaitement acquis. On peut commencer une leçon par un exercice que le chien maitrise bien. En cas de difficulté, retour en arrière pour le sécuriser et le féliciter.

Si les marches de l'escalier ont bien été gravies, Junior arrête déjà plus ferme. Quand il y a faute et qu'il est de retour un « pas bouger » sérieux s'impose durant de longues minutes, en  répétant et sur un ton faisant comprendre ton mécontentement ( c'est le moment de sortir un ou deux pigeons de la poche). Possible que l'utilisation d'une longe de 20m aide à régler le problème. Tu sais où le perdreau est posé et tu fais en sorte d'être assez proche au moment de la prise d'arrêt. Tu siffles le « pas bouger » énergique et tu poses ton pied sur le bout de la longe.

A l'envol (et là j'utilise une boite à glissière de ma  fabrication, beaucoup plus silencieuse), si Junior part en dépit de l'ordre renouvelé très fort (à voix) il doit effectuer un beau demi-tour (vol plané parfois) en arrivant au bout de la longe. Ensuite  retour manu militari à l'emplacement qu'il n'aurait jamais dû quitter. En général  cela permet d'y arriver.

Bien entendu on trouve des cas de gros passionnés. On peut régler cela, toujours sans brutalité. Il y a une solution pour chaque chien.

Ceux qui ne marquent absolument pas l'arrêt et bourrent dès la prise d'émanation, sont rares. Pour moi c'est un déséquilibre car les grands passionnés marquent, même quand la poursuite s'éternise ensuite (c'est la vraie passion). Je crois qu'on trouve cela plus souvent dans certaines souches «  à éviter ». Tu ne dois pas t'affoler trop tôt, certains jeunes le font un peu au départ. Le non arrêteur total doit terminer comme chien de salon et surtout pas comme reproducteur.

Ceux qui ne prennent pas l'émanation en passant tout près du gibier en bonnes conditions (alors qu'on les croit en train de chercher),  sont rares également. Avant d'affirmer une totale absence de nez, il faut plutôt y voir un très mauvais débourrage. Le chien évite la rencontre avec l'oiseau, pour cause de mauvais souvenirs. Il blincke, comme on dit habituellement. Ceci est une autre histoire, j'en ai déjà parlé dans le Bulletin. Cela peut se guérir, totalement ou partiellement (l reste des séquelles comme la nervosité sur la prise de point). Ce n'est jamais la faute du chien mais toujours celle de l'homme.

Bien sûr Junior va être mis au point et tu pourras profiter pleinement de la « poésie du mouvement » : un galop puissant, une prise d'émanation spectaculaire, une remontée décisive et au bout un arrêt ferme bien bandé. Possible qu'il ait le niveau pour les Fields. Pourquoi ne pas tenter l'aventure, pour la promotion de la race.

 

                                                                                  Jean Paul BUOT.

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